Elève du peintre animalier Bildecombe, qui
lui enseigne une vision très réaliste de la nature
et plus particulièrement de la figuration animale, Louise
Germain expose des tableaux animaliers très appréciés.
Mariée à Eugène Germain, mère de deux
fils, elle habite à Aix-en-Provence, près de l'hôtel
du centre, et mène une vie bourgeoise, repliée,
sûrement peu favorable à ses aspirations. C'est vers
l'age de 25 ans que se produit la rencontre avec Joseph
Ravaisou qui va tout changer. Ils partageront le même
atelier, les mêmes modèles et traiteront les mêmes
motifs. Louise Germain ne se départit pas, malgré
les nouveautés qu'elle assimile, de cet attrait pour les
choses mouvantes de la nature : les basses-cours, les chèvres,
les moutons, les chevaux. Souvent, elle accompagne Cézanne
sur le motif avec Ravaisou, chacun
peignant de leur côté, mais partageant leur repas
sous les pins et les oliviers. Elle fut la seule femme que Cézanne
accepta sur le motif.
En 1900, Louise Germain et Joseph Ravaisou
iront ensemble visiter l'exposition universelle à Paris,
où sont exposées les toiles impressionnistes dont
ils feront la découverte. Cette sorte de pèlerinage
va modifier leur peinture à tous les deux. Adaptant cet
apport à la clarté méditerranéenne,
ils feront plus chatoyer leur matière, les couleurs seront
plus franches voire insolentes.
Ravaisou devenu malade, Louise sera
à son chevet jusqu'à son décès. Elle
en sera si attristée qu'elle renoncera pratiquement à
la peinture . En 1938, elle quitte le Monument Sec où elle
vit depuis 1912. Elle s'éteint le 13 Octobre 1939 à
Aix-en-Provence, dans son appartement de la rue Littéra.
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